Rencontre avec Coline et Mahault par Caroline du Manoir Robert

La réponse est identique, presque au mot près, chacune de son côté.

C’est hyper naturellement que tout s’est passé. On n’avait pas décidé officiellement de lancer une boîte, on a fait ça pas à pas. Nous avons ressenti cette association comme une évidence totale. Nous nous sommes lancées de manière fortuite, sans pression, sans stress, sans peur de l’échec !

Coline : À l’instinct. Là encore, c’est très naturel. Cela repose sur beaucoup d’échanges. On se challenge par des discussions. On cherche le bon chemin en se parlant. On se fait énormément confiance.

Réponse commune, là encore : Oui !

Coline : J’ai toujours pensé diriger une pharmacie car j’avais envie d’allier le côté santé et le côté business.

Mahault : J’ai l’entrepreneuriat dans le sang. J’ai eu mille idées de produits avant de lancer La Rosée.

Coline : On se ressemble beaucoup, tout en étant très différentes, ce qui fait que chacune trouve son équilibre au sein de La Rosée.

Nous avons une vision et des valeurs partagées, et des tempéraments bien trempés toutes les deux.

Nos deux personnalités matchent bien car nous ne nous posons pas plus de questions que ça. Nous sommes directes et très fonceuses : nous allons droit au but !

Mahault : Nous sommes très similaires, inarrêtables.

Nous ne nous attachons pas à des choses superficielles.

Je dirais que nous avons 90% en commun, nous sommes un peu jumelles, mais avec cette différence qui fait que chacune a son domaine et qu’on ne se marche pas sur les pieds.

Nous sommes très complémentaires dans La Rosée comme dans la vie.

D’une seule voix : Les choses se font faites très naturellement !

Mahault : Coline est, et a toujours été, à fond dans le développement, et moi à fond dans la création.

Je suis très orientée produit et image de marque. J’aime la construction du projet, le marketing.

Coline : Je m’occupe de la stratégie globale, commerciale et du management. Ce qui m’anime en effet, c’est de transmettre aux équipes le « où on va ensemble » et de les sentir vivre La Rosée.

J’assure la direction générale en étroite collaboration avec tous les services.

Mahault : J’ai adoré la phase de démarrage, si excitante.

Coline : La phase d’accélération rapide, tellement intense, challengeante et enrichissante, est celle que je préfère.

Coline : La Rosée, ce sont 5 enfants en 7 ans ! Oui, je pense que le fait d’être devenues mamans en même temps, d’avoir vécu ces grands bonheurs ensemble, est une force.

Mahault : Nous traversons des périodes de vie personnelles extrêmement intenses. Nos nuits à toutes les deux sont compliquées. On s’aide, on s’épaule, on se conseille.

Coline : J’adore la spontanéité et la joie de Mahault. Son énergie positive est très communicative. Elle croque la vie à pleines dents.

Mahault : Coline a une boule de cristal : elle devine ce qui va se passer et c’est toujours exact. Grâce à sa vision stratégique hyper claire, on est toujours au chiffre prévu.

Elle a aussi une grande empathie qui entraîne un très bon management ; elle diffuse de bonnes ondes.

Coline : On a passé un cap dans l’amitié. Nous nous sommes façonnées au fur et à mesure des années au contact l’une de l’autre, en partageant autant. Si la Rosée s’arrêtait, mon amitié avec Mahault continuerait.

Mahault : On est comme des sœurs avec Coline, plus que de meilleures amies. On a un vrai secret pour conserver notre amitié : toujours parler de perso avant d’évoquer les sujets pros.

Coline : Retrouver l’équipe me donne envie de me lever le matin. Savoir qu’on va déplacer des montagnes tous ensemble et que tout le monde apprécie d’être ici me porte.

Au bureau, nous sommes comme une famille : les relations que nous avons tissées sont extrêmement fortes, sincères, sans cachotterie, très saines.

C’est très, très moteur de se sentir bien entourées, par des gens qui nous ressemblent et avec lesquels on avance en vérité, en liberté.

Je passe énormément de temps avec les équipes au quotidien afin de m’assurer qu’on est tous bien alignés, que chacun a bien compris la direction dans laquelle on va.

Je veux leur transmettre que ce n’est pas un job, mais une mission, que je leur confie. Être transparentes et sincères nous a permis d’insuffler la bienveillance dans La Rosée. Avec un tel état d’esprit, nous récoltons ce que nous semons.

C’est en équipe que l’on fait les plus belles choses.

Mahault : En effet, l’ambiance est très familiale et bienveillance et l’entraide règne dans La Rosée.

Chacun est conscient de relever un challenge professionnel comme on n’en vit pas deux fois dans une vie.

Parvenir à se réinventer et se réorganiser tout le temps, alors que nous sommes en pleine croissance, est ce dont je suis la plus fière.

Pour transmettre son énergie à tous quand on grossit, il faut veiller à ce que chacun soit aussi engagé qu’au premier jour.

Mahault : C’est difficile de donner un conseil à ce sujet car pour nous, il s’agissait d’une évidence, d’une connexion presque surnaturelle.

Je dirais que cela se passe au feeling, comme pour un mariage. Et comme dans un mariage, il faut toujours veiller à bien communiquer et faire des concessions, pour avancer au mieux. Et puis, se faire confiance.

Mahault : Savoir se remettre en question et travailler sur soi. Mettre de l’eau dans son vin. Ne pas avoir un ego surdimensionné. Exprimer son ressenti et ses pensées.

Je pense que, dès lors que l’on est honnête, qu’on a envie d’avancer dans la même direction, toutes les associations peuvent fonctionner.

Coline : Oui. On se parle beaucoup, on est très cash aussi. Quand un petit truc nous chiffonne, il est important de se le dire.

Dès lors que c’est juste, et dit au fur et à mesure, cela fait du bien.

Mahault : Oui il faut tout se dire, c’est clair. Il ne faut pas garder des choses sur le cœur.

Mais nous avons une règle : ne jamais exprimer le négatif par écrit.

De manière générale, nous sommes souvent d’accord.

Et quand nous avons besoin de faire un compromis, nous nous apercevons souvent qu’il vaut finalement mieux que l’idée initiale.

Coline : Il faut savoir parfois sortir du roller coaster et prendre du temps pour soi.

Pour remplir son réservoir d’énergie, se ressourcer, réfléchir : partir trois jours quand la fatigue prend le dessus est une bonne solution.

Tenir sur la durée nécessite de bien se connaître et de savoir quel équilibre on veut avoir. Il y a des choix à faire. Nos priorités sont la famille et La Rosée.

Mahault : Je me ressource pendant les vacances, dans les lieux que j’aime.

Je vais dans des endroits que je connais car je sais que je pourrai recharger mes batteries, sans la pression de visiter les environs ou de faire des trucs fous et incroyables.

Mahault : On fait respectivement 100 m et 200 m pour aller dans nos bureaux.

On s’organise ainsi pour ne pas perdre de temps dans les transports. On retravaille le soir lorsque les enfants sont couchés.

C’est très, très, très intense.

Il faut aussi accepter que nos vies soient imparfaites.

Mais c’est dans nos personnalités, de juger que certaines choses ne sont pas graves, qu’elles ne nécessitent pas qu’on leur attache de l’importance.

Coline : On gère nos priorités, pour trouver un bon équilibre pro/perso.

Il y a toujours l’appel de La Rosée, qui est une passion et personnellement, j’ai besoin de cette adrénaline.

Cela dit, je conseillerais de prendre quelques semaines après les accouchements pour récupérer et profiter.

Coline : Pour qu’une entreprise rayonne, il faut que les collaborateurs rayonnent, et c’est le cas s’ils se sentent en harmonie avec l’entreprise. Les équipes se sentent très impliquées quand elles sont actrices de ce qui se passe !

Mahault : Je pense qu’il faut embarquer, embarquer, embarquer les équipes dans l’aventure : que chacun ait conscience de la direction dans laquelle on va. Mais aussi communiquer, valoriser et donner la liberté de faire.

Il faut d’ailleurs accepter que ce soit fait différemment de ce que nous-mêmes aurions fait, pour finalement constater que ça peut être mieux.

Je pense aussi qu’il faut être reconnaissantes pour le travail accompli. Et vraies.

Coline : Ne pas reporter au lendemain ce que l’on peut faire le jour même et on leur a dit que c’était impossible alors ils l’ont fait.

Mahault : Ce que l’on nous répétait à HEC Entrepreneur : Jette-toi à l’eau, ça t’apprendra à nager !

Coline : Pour entreprendre, il faut s’accrocher, rien n’est facile. Il y aura tout le temps des tempêtes et des difficultés. Mais il faut être persuadé qu’il y a une solution à toute situation.

Et il faut foncer en lâchant le cerveau, car quand on réfléchit trop à la manière de faire parfaitement, on n’avance pas !

Mahault : Ne pas avoir peur de rater. Y aller à la cool. Et quand on a le sentiment d’être dans la bonne voie : foncer !